Vendredi 18 mai à Rodez, entre
soixante et quatre-vingt personnes se sont réunies devant la
préfecture de Rodez pour exprimer leur condamnation des nouveaux
massacres de civils commis par l'armée israélienne à Gaza et
réaffirmer leur solidarité envers les Palestiniens. Nous estimons
honnêtement entre soixante et quatre-vingt personnes la taille de
notre rassemblement mais nous pourrions tout aussi bien écrire
« deux cent » ou « deux mille » personnes
puisque la presse locale n'a pas pris la peine d'en faire écho.
Nous ne faisons pas état ici d'une
quelconque blessure d'orgueil pour ne pas nous être vu en photo dans
le journal. Nous nous étonnons seulement de cette curieuse
hiérarchie de l'information qui privilégie un compte-rendu de
tournoi de belote – au combien respectable – chez les anciens de
Luc-La-Primaube en taisant le fait qu'au même moment des citoyens du
Grand Rodez se rassemblaient sur des questions de solidarité
internationale.
Les palestiniens de Gaza ont eu le tort
de se faire assassiner au voisinage médiatique d'un mariage
princier. C'est une maladresse de communication de leur part, on ne
peut pas blâmer La Dépêche,
ce serait populiste. De plus, au niveau du « mort
kilométrique », une centaine de morts à Gaza ne peuvent
concurrencer un tragique fait divers dans notre département. Nous
connaissons ces règles journalistes. Nous regrettons que la presse
régionale les applique avec tant de zèle.
La presse papier
est en crise, elle perd des lecteurs, notamment la presse quotidienne
régionale. Année après année, elle s'affadit et se dépolitise.
Faisant cela elle se veut consensuelle, elle ne réussit qu'à être
ennuyante.
Les lecteurs et
lectrices se tournent vers d'autres sources d'informations. Ce n'est
pas nécessairement une bonne nouvelle pour nous. Concernant la
question palestinienne, de nombreux médias pullulent sur internet,
prétextant le soutien à cette cause pour mieux diffuser des
discours antisémites, racistes ou complotistes. Ils ne croisent
aucune source, déforment et mentent. Ces milieux confusionnistes
nous causent énormément de tort.
Si la presse
nationale se cantonnent dans une neutralité artificielle et si la
presse locale ne se sent pas concernée par ce sujet, il nous reste,
nous militants de la cause palestinienne, beaucoup de travail. Cela
ne nous effraie pas.