vendredi 8 juin 2018

Belote 1 – Gaza 0

Vendredi 18 mai à Rodez, entre soixante et quatre-vingt personnes se sont réunies devant la préfecture de Rodez pour exprimer leur condamnation des nouveaux massacres de civils commis par l'armée israélienne à Gaza et réaffirmer leur solidarité envers les Palestiniens. Nous estimons honnêtement entre soixante et quatre-vingt personnes la taille de notre rassemblement mais nous pourrions tout aussi bien écrire « deux cent » ou « deux mille » personnes puisque la presse locale n'a pas pris la peine d'en faire écho.

Nous ne faisons pas état ici d'une quelconque blessure d'orgueil pour ne pas nous être vu en photo dans le journal. Nous nous étonnons seulement de cette curieuse hiérarchie de l'information qui privilégie un compte-rendu de tournoi de belote – au combien respectable – chez les anciens de Luc-La-Primaube en taisant le fait qu'au même moment des citoyens du Grand Rodez se rassemblaient sur des questions de solidarité internationale.

Les palestiniens de Gaza ont eu le tort de se faire assassiner au voisinage médiatique d'un mariage princier. C'est une maladresse de communication de leur part, on ne peut pas blâmer La Dépêche, ce serait populiste. De plus, au niveau du « mort kilométrique », une centaine de morts à Gaza ne peuvent concurrencer un tragique fait divers dans notre département. Nous connaissons ces règles journalistes. Nous regrettons que la presse régionale les applique avec tant de zèle.

La presse papier est en crise, elle perd des lecteurs, notamment la presse quotidienne régionale. Année après année, elle s'affadit et se dépolitise. Faisant cela elle se veut consensuelle, elle ne réussit qu'à être ennuyante.

Les lecteurs et lectrices se tournent vers d'autres sources d'informations. Ce n'est pas nécessairement une bonne nouvelle pour nous. Concernant la question palestinienne, de nombreux médias pullulent sur internet, prétextant le soutien à cette cause pour mieux diffuser des discours antisémites, racistes ou complotistes. Ils ne croisent aucune source, déforment et mentent. Ces milieux confusionnistes nous causent énormément de tort.

Si la presse nationale se cantonnent dans une neutralité artificielle et si la presse locale ne se sent pas concernée par ce sujet, il nous reste, nous militants de la cause palestinienne, beaucoup de travail. Cela ne nous effraie pas.


vendredi 25 mai 2018

De l’importance d’associer luttes sociales et luttes internationalistes


La manifestation du 26 mai prochain, appelée Marée Populaire, est inédite dans notre pays. Elle associera syndicats, partis politiques et associations sous les trois mots d’ordre revendicatifs : « Égalité, Justice sociale et Solidarité ». Plus qu’une contestation ,c’est ainsi un projet de société qui se dessine dans cette Marée Populaire.

La solidarité peut (et doit) s’étendre au-delà de nos frontières. Elle s’entend comme solidarité internationale. L’empathie nous vient en effet naturellement pour les ouvriers chinois ou américains qui se battent pour leurs salaires et leurs droits sociaux ; pour les citoyens qui défendent leur liberté ; pour les peuples qui affirment leur droits nationaux. Nous nous sentons finalement plus proche d’un travailleur asiatique que d’un grand patron français.

La présence du Comité Palestine Rodez nous semble donc tout à fait logique ce samedi 26 mai au côté des militants et militantes qui se battent pour un monde plus juste. D’abord pour avoir une pensée pour les morts récents dans la Bande de Gaza. Ensuite pour promouvoir la campagne BDS Boycott Désinvestissement Sanctions qui est un exemple de lutte intelligente, non-violente et obstinée. En attaquant un État oppresseur tel qu’Israël sous l’angle moral, symbolique mais surtout économique, la société civile internationale entend aider les palestiniens et les arabes israéliens à obtenir justice pour leur droits.

Une victoire des idées démocratiques et égalitaires dans cette région du monde aurait un impact indubitable sur les mouvements d’émancipations du monde entier. Pacifier le Moyen-Orient, grâce à une lutte non-violente qui plus est, permettrait de délégitimer encore plus les crédits aux armements et d‘exiger leur redistribution pour des projets de développement humains, sociaux et écologiques. Ce serait une bouffée d’air frais pour nos propres luttes.

Nous vous donnons donc rendez-vous samedi 26 mai à 14h30 à Bourran Rodez