samedi 10 novembre 2012

Question à Martin Malvy concernant la présence de sociétés israéliennes à Aéromart

Question orale n°1 posée par le groupe Front de gauche PCF-PC-GU

M. PICQUET :

Monsieur le Président,
Mes chers collègues,

La question que nous avons déposée a trait à deux dimensions d'importance :
- l'image de notre région,
- la cohérence de notre politique en un domaine particulièrement sensible qui est celui de l'action pour la paix.

La Région Midi-Pyrénées et Midi-Pyrénées Expansion se trouvent partenaires du Salon Aéromart 2012. Or, à cette manifestation sont invitées au moins 7 entreprises relevant de l'industrie militaire israélienne. Je sais bien qu'il s'agit d'une manifestation privée.

Nous n'ignorons pas, au groupe Front de gauche, et nous nous honorons même de l'engagement de notre Région, sous votre impulsion, Monsieur le Président, dans l'action pour une paix dans la justice entre les deux Nations qui coexistent sur la terre de Palestine. Votre récente visite à Tubas en porte témoignage.

Le problème vient plus précisément du fait que nous nous trouvons, fusse à notre insu, caution d'un rendez-vous qui fait la part belle à un secteur participant de l'appareil militaro-industriel israélien, appareil dont les agissements représentent une grave menace pour la paix, dans une
région au plus haut point instable.

Chacun d'entre nous se souvient à cet égard de la guerre sanglante lancée il y a quelques années contre Gaza. Aucun d'entre nous n'ignore que les autorités aujourd'hui à la tête de l’État d'Israël conduisent en Cisjordanie et à Jérusalem Est une entreprise de colonisation, appuyée sur des moyens militaires considérables, qui visent tout simplement à interdire la création future d'un État Palestinien, au côté de l’État d'Israël, conformément aux résolutions des Nations Unis.

Nous savons, parce que la presse en fait presque quotidiennement état, que le Gouvernement de Monsieur NETANYAHU s'emploie actuellement à réunir les conditions d'une guerre dans le golfe arabo-persique, au mépris là encore des règles du droit international.

Vous l'aurez compris, Monsieur le Président, mes chers collègues, ce n'est pas ici de la coopération avec des entreprises israéliennes qu'il est question, mais plus précisément de la place consentie au secteur des technologies de guerre, dans un salon auquel nous sommes associés. Je le dis d'autant plus tranquillement que je sais par avance qu'il ne manquera pas de contradicteurs pour prétendre que nous voudrions à cette occasion boycotter l’État d'Israël.

Ce n'est évidemment pas, et je le dis avec force, l'objet de notre interpellation d'aujourd'hui. Je remarque d'ailleurs que le partenariat de Midi-Pyrénées dans le cadre d'Aéromart 2012 va à l'encontre du principe que vous aviez vous-même énoncé, Monsieur MALVY, selon lequel nos actions de coopération devaient se tenir à l'écart, je cite : "du secteur de la défense et de la sécurité".

Les associations agissant pour la paix entre Israël et la Palestine ayant saisi notre Région à ce sujet, nous relayons leur questionnement : que comptez-vous faire, Monsieur le Président, pour que nous ne nous retrouvions pas caution de la présence à Aéromart 2012 d'entreprises qui, à nos yeux, n'ont rien à y faire ?

M. CALVET :

Monsieur le Président, si vous permettez, je ne sais pas si l'on peut s'associer à une question, mais nous nous associons bien sûr à la question posée par le groupe Front de gauche.

LE PRÉSIDENT :

Je crois qu'il ne faut pas tout confondre. Il s'agit d'une manifestation privée, à laquelle vont participer 1 200 entreprises, dont 450 donneurs d'ordres, 42 pays représentés. Pour notre part, nous sommes partenaires de cette grande manifestation économique qui doit répondre aux règles européennes et nationales, mais nous n'allons pas aller faire la police à l'intérieur de cette manifestation !

Ce salon Aéromart est né à Toulouse dans les années 1994, 1995, il a fait le tour du monde et il est revenu depuis 2 ans à Toulouse. Le "Toulouse Space Show" se déroulait ces jours derniers et je souhaiterai que sur l'Espace il y ait, pourquoi pas, une manifestation identique, car ce sont des carrefours d'affaires très importants. Mais pour notre part, nous n'intervenons pas, il s'agit d'un partenariat entre la Chambre de Commerce et d'Industrie, et l'organisateur qui est un organisateur privé.

Mais nous ne sommes pas là pour faire la police à l'intérieur, nous n'avons aucun pouvoir en la matière ! 42 pays, 1 200 exposants ... Je ne sais pas qui va venir exposer là, on ne va pas nous le dire, mais il y a des règles et si jamais, permettez-moi de vous le dire, il y avait des entreprises liées à la défense, il peut y en avoir d'autres pays.

Je voyais l'autre jour des bateaux qui allaient vers la Syrie, cela nous faisait mal au cœur à l'un et
à l'autre … Mais je ne vois pas ce que nous pouvons faire, si ce n'est continuer à mener les actions que nous menons sur le désir de paix, l'inquiétude renforcée aujourd'hui de conflits dans le secteur.

Sur le problème de la Palestine, je n'ai pas du tout honte d'être allé en Palestine, ce que j'y ai vu m'a beaucoup éclairé, j'ai été très impressionné par ce voyage et par le sort des palestiniens. Quoi que l'on pense d'Israël et de sa volonté de paix, de maintien de la paix et de sa volonté de se défendre, lorsque j'ai vu, parce que le Gouvernement Israélien ne veut pas donner l'autorisation de réserves d'eau de 300 mètres cubes, c'est-à-dire suffisantes pour une petite exploitation agricole, que le Gouvernement Israélien a envoyé l'armée 3 jours après la construction de ces trois réserves d'eau pour les démolir, cela m'a fait un choc ! Quoi que l'on pense du conflit et de la situation humanitaire, cela m'a fait un choc, d'autant plus qu'il s'agissait de réserves d'eau construites par la France, sur instruction du Consul Général.

Je n'ai donc pas d'autre réponse à vous faire que celle-là, Monsieur PICQUET, mais je la fais de bon cœur !

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