mardi 17 juillet 2012

Réponse aux campagnes anti-BDS- 2ème partie


Suite de la réponse à la vidéo sioniste que vous trouverez sur le précédent billet

Il existe également des murs entre les États-Unis et le Mexique, entre l'Iran et le Pakistan, l'Égypte et Gaza.

Et alors ? Que d'autres États soient responsables d'injustices similaires ne minimise pas ni ne justifie les exactions d'Israël. Le mur d'apartheid empiète au-delà des frontières de 1967 de la Cisjordanie et annexe de fait 8,5 % des terres palestiniennes. Comme pour le siège de Gaza, le mur a été établi sous le prétexte de lutter contre les attaques terroristes. Tous les palestiniens ne sont pas terroristes mais tous les palestiniens sont sanctionnés, c'est une punition collective et cette pratique est condamnée par l'ONU. Le 9 juillet 2004, la Cour Internationale de Justice, sur demande d'un avis consultatif de l'ONU, a déclaré que le mur de séparation «construit dans le territoire palestinien occupé, y compris à l'intérieur et sur le pourtour de Jérusalem-Est, et le régime qui lui est associé, sont contraires au droit international». L'assemblée générale de l'ONU a adopté en suivant une résolution déclarant illégal ce mur.

Des milliers de missiles ont été lancés depuis Gaza et ont tués des civils dont des enfants.

Tous les militants pour la Paix à travers le monde regretterons et condamnerons la mort de civils et d'enfants, quelque soit leur nationalité, leur religion ou leur couleur de peau.

Les missiles en question sont plutôt des roquettes artisanales dont la direction est difficile à contrôler une fois la mise à feu déclenchée. Des mortiers sont également utilisés depuis la Bande de Gaza. D'après l'ONG Israël Projet, entre octobre 2001 et fin 2008 1391 roquettes et 1498 obus de mortiers ont été tirés sur Israël, faisant 24 morts (16 israéliens et 8 non-israéliens dont 2 Bédouins) âgés de 2 à 70 ans. Entre 2005 et 2007, Israël a tiré plus de 14.600 obus sur la bande de Gaza, tuant 59 Palestiniens et en blessant 270. Depuis le début de la deuxième Intifada le 29 septembre 2000 jusqu'au 30 novembre 2008, l'ONG israélienne de défense des droits de l'homme B'Tselem a dénombré, pour la Bande de Gaza, 2 994 Palestiniens tués par les Israéliens, 459 Palestiniens tués par d'autres Palestiniens, et 136 Israéliens tués par les Palestiniens.

Chaque camp déclare réagir par autodéfense et accuse l'autre d'avoir attaqué en premier. Une chose est certaine, c'est que le Hamas ne détruira pas Israël à coup de roquettes artisanales et qu'Israël n'élimera pas les mouvements de résistance de cette façon et ne renforcera pas le camp de la paix chez les palestiniens.

Sources :

ARRIGONI Vittorio, Rester humain à Gaza, scribest 2010

Site de l'ONG B'Tselem, mise à jour du 15 janvier 2009 : http://www.btselem.org/

Boycotter Israël est présenté comme un acte humanitaire et progressiste, or les droits des femmes et des homosexuels sont bafoués au Maghreb et au Machreb alors qu'ils sont protégés en Israël. Les partisans du BDS se contredisent.

Il s'agit là encore d'une tentative d'allumer un contre-feux. C'est une utilisation cynique de droits progressistes pour les homosexuels afin de détourner l'attention internationale de l'occupation. Les atteintes aux droits des femmes ou des minorités au Moyen-Orient ne minimisent pas les atteintes aux droits de l'Homme commise par l'État d'Israël.

Israël garantit les droits des femmes israéliennes mais qu'en est-il du droit des femmes palestiniennes lorsque celles-ci, et notamment les femmes enceintes sont bloquées aux check-points israéliens et ne peuvent accéder aux infrastructures de soins ?

De nombreux mouvements féministes existent en Palestine. L'Union des comités des femmes palestiniennes, crées en 1980, est implantée dans toutes les grandes villes palestiniennes y compris Gaza. Ses activités s'articulent autour du mouvement d'émancipation des femmes et du mouvement de libération nationale.

La question de l'homosexualité est certes encore tabou dans la société palestinienne, mais elle commence à être abordée et pas seulement au sein de la diaspora palestinienne exilée en occident. La Palestine et le Liban sont les deux pays du moyen-orient comportant des groupes organisés de manière formelle. Al-Qaws travaille pour les droits de la population LGBT en Palestine, tandis qu'Aswat est une organisation de lesbiennes palestiniennes.

Parallèlement, en Israël, les droits des femmes et des minorités - reconnus par l'État - sont de plus en plus attaqués par les intégristes religieux juifs. A Jérusalem, les ultra-orthodoxes imposent la ségrégation sexuelle dans certaines lignes de bus : dans certains les femmes doivent s'assoir au fond, dans d'autres elles ne peuvent pas monter à bord.

Sources :

MAIKEY Haneen, DE JONG Alex, Palestine: Résistance contre l’homophobie et l’occupation, Europe Solidaire Sans Frontières, 30 juin 2011

TALHAM Ghada Hashem, Évolution du mouvement féministe palestinien,Europe Solidaire Sans Frontières, 10 mars 2006

AFP, Des manifestants israéliens contre la ségrégation hommes/femmes, Le Nouvel Observateur, 1er décembre 2012


 La suite demain

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