jeudi 19 juillet 2012

Réponse aux campagnes anti-BDS-3ème partie


Suite du contre-argumentaire à la vidéo anti-BDS

Les palestiniens pratiquent les crimes d'honneurs et l'excision est largement pratiquée en Égypte.

Dire que les palestiniens pratiquent les crimes d'honneurs est une généralité bien évasive. Reconnaître que des palestiniens ont commis des crimes d'honneurs est plus honnête intellectuellement. Mais si ces crimes existent, ils sont réprouvés par la population palestinienne dans sa grande majorité.

En témoigne les évènements qui ont eu lieu dans le village de Sourif en avril 2011. Indignés par le meurtre d'une jeune femme – Ayah - par son oncle qui désavouait son mariage, les 15 000 habitants de Sourif se sont mobilisés pour que la justice punisse le coupable. Les manifestations et les mobilisations sur internet ont duré deux semaines et se sont étendues à Hébron, pourtant réputée comme une ville très conservatrice, et Ramallah.

Sous la pression de l'opinion publique palestinienne, les députés du Fatah et du Hamas ont abrogé deux articles de loi qui accordaient une quasi impunité aux auteurs de crimes d'honneurs. C'est un début.

La réalisatrice Buthina Khoury, qui a réalisé un fait un documentaire sur les crimes d'honneur, expliquait que la société palestinienne évoluait sur ce sujet, mais que l'occupation empêchait le système juridique de se "moderniser", parce que sous occupation, on a des priorités... Et c'est la raison pour laquelle, selon elle, les lois tribales continuent d'être appliquées (qui n'excusent d'ailleurs pas le crime d'honneur et prévoit châtiment et indemnisation, mais pas sous la forme des tribunaux ''modernes").

L'Égypte est l'un des pays où, d'après l'UNICEF, le taux d'excision est le plus élevés : 85 % des femmes en seraient victimes. Le régime de Moubarack avait commencé à lutter contre ces pratiques En 1997, la Cour de cassation égyptienne a rendu un arrêt en faveur d'une interdiction gouvernementale des mutilations faites aux femmes, dans lequel il est stipulé que les contrevenants s'exposent à des sanctions criminelles et administratives. Il existe en outre un décret ministériel qui interdit ces pratiques.

Sachons également qu'aucune religion ne préconise ni ne défend de telles pratiques.

En quoi des crimes barbares pratiqués dans un pays voisin de la Palestine justifieraient les exactions et les sanctions collectives dont sont victimes les palestiniens ? On ne répare pas une injustice par une autre injustice.

Sources :

ANDRO Armelle, LESCLINGNAN Marie, Les mutilations sexuelles féminines :le point sur la situation en Afrique et en France in Population et Sociétés n°438 Octobre 2007 http://www.ined.fr/fichier/t_publication/1333/publi_pdf1_438.pdf

BARTHE Benjamin, L’indignation d’un village palestinien met fin à l’indulgence pour les crimes d’honneur, Europe Solidaire Sans Frontières, 19 mai 2011

Wikipédia, article Excision, consulté le 23 juin 2012


Les arabes israéliens jouissent de la liberté de culte. Une des bibliothèques chrétiennes à Gaza a été entièrement brulée par le gouvernement de Gaza.

Les palestiniens chrétiens représentent entre 10 et 15 % de la population. C'est une composante à part entière du peuple palestinien qui subit les mêmes vexations de la part de l'occupation israélienne que les musulmans. Il existe également de nombreux palestiniens athées et marxistes, membres de partis politiques laïques tels le FPLP, le FDLP ou le Parti Populaire Palestinien.

On trouve des exemples de coexistences pacifiques entre religions et des exemples d'intolérances aussi bien en Israël qu'en Palestine. Bethléem est une ville palestinienne biculturelle où des mosquées côtoient des églises chrétiennes en bonne entente. Par contre, des extrémistes israéliens ont incendié une mosquée en Galilée en octobre 2011. Durant l'opération ''plomb durci'' en 2009 dans la Bande de Gaza, les mosquées étaient prises pour cible par l'armée israélienne, 30 ont été détruites.

Sources :
ARRIGONI Vittorio, Rester humain à Gaza, scribest 2010

L'Autorité Palestinienne punit de mort tout palestinien qui vend une terre à un juif. A Gaza le musulman qui abandonne sa religion et se convertit à une autre est puni de la peine de mort.

L'Autorité Palestinienne prévoit la peine de mort dans sa législation et l'inflige par pendaison. 23 crimes sont passibles de la peine de mort parmi lesquels ''meurtre avec préméditation'', ''trahison de la patrie'', ''espionnage au profit d'Israël'', ''attentat envers le chef de l'Autorité Palestinienne''.

Selon B'tselem, 89 Palestiniens ont été condamnés à mort entre 1995 et 2010 pour ''seulement'' dix-huit exécutions. Deux condamnations à mort ont été reconverties en prison et huit de ces condamnés à mort ont été tués en garde à vue. Les ordres d'exécution doivent être signés de la main du président Mahmoud Abbas. Mais celui-ci refuse de les signer, ce qui revient à instaurer un moratoire de fait sur les pendaisons.

Depuis la rupture entre Fatah et Hamas, la peine de mort est appliquée à Gaza sans l'aval du président Mahmoud Abbas. Il existe ainsi depuis 2007 une rupture dans le système juridique palestinien. Le Hamas opère de manière indépendante sur le plan légal de la Cisjordanie.

Comme pour les crimes d'honneurs, la population palestinienne est partagée sur la question de la peine de mort et les partisans de son abolition gagnent du terrain. Le Centre palestinien des droits de l’Homme dénonce ces exécutions et il existe un conflit entre juges civils palestiniens et tribunaux militaires, les premiers luttant contre les seconds pour les empêcher de juger des civils.

La législation de l'État d'Israël prévoit la peine de mort uniquement pour les crimes exceptionnels (par exemple les crimes prévus par la justice militaire ou les crimes commis dans des circonstances exceptionnelles : en temps de guerre...). La dernière exécution remonte à 1962.

Sources :

TV5 Monde, Palestine un défi pour le futur État, 22 février 2010

Mel Frykberg, La peine de mort divise les palestiniens, Inter Press Service, 16 aout 2011


La suite dans le prochain billet

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