Suite du contre-argumentaire à la vidéo anti-BDS
Les palestiniens pratiquent les
crimes d'honneurs et l'excision est largement pratiquée en Égypte.
Dire que les
palestiniens pratiquent les crimes d'honneurs est une généralité
bien évasive. Reconnaître que des
palestiniens ont commis des crimes d'honneurs est plus honnête
intellectuellement. Mais si ces crimes existent, ils sont réprouvés
par la population palestinienne dans sa grande majorité.
En témoigne les évènements qui ont eu lieu dans le village de
Sourif en avril 2011. Indignés par le meurtre d'une jeune femme –
Ayah - par son oncle qui désavouait son mariage, les 15 000
habitants de Sourif se sont mobilisés pour que la justice punisse le
coupable. Les manifestations et les mobilisations sur internet ont
duré deux semaines et se sont étendues à Hébron, pourtant réputée
comme une ville très conservatrice, et Ramallah.
Sous la pression
de l'opinion publique palestinienne, les députés du Fatah et du
Hamas ont abrogé deux articles de loi qui accordaient une quasi
impunité aux auteurs de crimes d'honneurs. C'est un début.
La
réalisatrice Buthina Khoury, qui a réalisé un fait un documentaire sur
les crimes d'honneur, expliquait que la société palestinienne
évoluait sur ce sujet, mais que l'occupation empêchait le système
juridique de se "moderniser", parce que sous occupation, on
a des priorités... Et c'est la raison pour laquelle, selon elle,
les lois tribales continuent d'être appliquées (qui n'excusent
d'ailleurs pas le crime d'honneur et prévoit châtiment et
indemnisation, mais pas sous la forme des tribunaux
''modernes").
L'Égypte
est l'un des pays où, d'après l'UNICEF, le taux d'excision est le
plus élevés : 85 % des femmes en seraient victimes. Le régime de
Moubarack avait commencé à lutter contre ces pratiques En
1997, la Cour de cassation égyptienne a rendu un arrêt en faveur
d'une interdiction gouvernementale des mutilations faites aux femmes,
dans lequel il est stipulé que les contrevenants s'exposent à des
sanctions criminelles et administratives. Il existe en outre un
décret ministériel qui interdit ces pratiques.
Sachons également qu'aucune religion
ne préconise ni ne défend de telles pratiques.
En quoi des crimes barbares pratiqués
dans un pays voisin de la Palestine justifieraient les exactions et
les sanctions collectives dont sont victimes les palestiniens ? On ne
répare pas une injustice par une autre injustice.
Sources :
ANDRO
Armelle, LESCLINGNAN Marie,
Les
mutilations sexuelles féminines :le
point sur la situation en Afrique et en France in
Population et Sociétés n°438 Octobre 2007
http://www.ined.fr/fichier/t_publication/1333/publi_pdf1_438.pdf
BARTHE Benjamin, L’indignation
d’un village palestinien met fin à l’indulgence pour les crimes
d’honneur, Europe Solidaire
Sans Frontières, 19 mai 2011
Wikipédia,
article Excision, consulté
le 23 juin 2012
Les arabes israéliens jouissent de
la liberté de culte. Une des bibliothèques chrétiennes à Gaza a
été entièrement brulée par le gouvernement de Gaza.
Les palestiniens
chrétiens représentent entre 10 et 15 % de la population. C'est une
composante à part entière du peuple palestinien qui subit les mêmes
vexations de la part de l'occupation israélienne que les musulmans.
Il existe également de nombreux palestiniens athées et marxistes,
membres de partis politiques laïques tels le FPLP, le FDLP ou le
Parti Populaire Palestinien.
On trouve des
exemples de coexistences pacifiques entre religions et des exemples
d'intolérances aussi bien en Israël qu'en Palestine. Bethléem est
une ville palestinienne biculturelle où des mosquées côtoient des
églises chrétiennes en bonne entente. Par contre, des extrémistes
israéliens ont incendié une mosquée en Galilée en octobre 2011.
Durant l'opération ''plomb durci'' en 2009 dans la Bande de Gaza,
les mosquées étaient prises pour cible par l'armée israélienne,
30 ont été détruites.
Sources :
ARRIGONI Vittorio,
Rester humain à Gaza, scribest 2010
L'Autorité Palestinienne punit de
mort tout palestinien qui vend une terre à un juif. A Gaza le
musulman qui abandonne sa religion et se convertit à une autre est
puni de la peine de mort.
L'Autorité
Palestinienne prévoit la peine de mort dans sa législation et
l'inflige par pendaison. 23 crimes sont passibles de la peine de mort
parmi lesquels ''meurtre avec préméditation'', ''trahison de la
patrie'', ''espionnage au profit d'Israël'', ''attentat envers le
chef de l'Autorité Palestinienne''.
Selon B'tselem, 89 Palestiniens ont été
condamnés à mort entre 1995 et 2010 pour ''seulement'' dix-huit
exécutions. Deux condamnations à mort ont été reconverties en
prison et huit de ces condamnés à mort ont été tués en garde à
vue. Les ordres d'exécution doivent être signés de la main du
président Mahmoud Abbas. Mais celui-ci refuse de les signer, ce qui
revient à instaurer un moratoire de fait sur les pendaisons.
Depuis la rupture entre Fatah et Hamas,
la peine de mort est appliquée à Gaza sans l'aval du président
Mahmoud Abbas. Il existe ainsi depuis 2007 une rupture dans le
système juridique palestinien. Le Hamas opère de manière
indépendante sur le plan légal de la Cisjordanie.
Comme pour les crimes d'honneurs, la
population palestinienne est partagée sur la question de la peine de
mort et les partisans de son abolition gagnent du terrain. Le Centre
palestinien des droits de l’Homme dénonce ces exécutions et il
existe un conflit entre juges civils palestiniens et tribunaux
militaires, les premiers luttant contre les seconds pour les empêcher
de juger des civils.
La législation de l'État d'Israël
prévoit la peine de mort uniquement pour les crimes exceptionnels
(par exemple les crimes prévus par la justice militaire ou les
crimes commis dans des circonstances exceptionnelles : en temps de
guerre...). La dernière exécution remonte à 1962.
Sources :
TV5 Monde, Palestine un défi pour
le futur État, 22 février 2010
Mel Frykberg, La peine de mort
divise les palestiniens, Inter Press Service, 16 aout 2011
peinedemort.org :
http://www.peinedemort.org/National/pays.php?pays=8
La suite dans le prochain billet
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire